La Danse Orientale Egyptienne
Origine
Depuis l'époque pharaonique, la musique et la danse jouent un rôle important dans la vie quotidienne des civilisations de l'orient. De nombreux rituels étaient pratiqués en l'honneur des dieux. Cette danse était dédiée à la déesse de la fertilité. Bien que de nouvelles religions prônaient un dieu unique, les femmes ont su préserver certains rituels de génération en génération.
Ainsi, les Almées, de très belles femmes souvent esclaves, étaient initiées à la danse, la musique, le chant et connaissaient une grande variété de récits historiques et la poésie arabe. Ces artistes étaient très respectées et occupaient un rang élevé. Lors des représentations dans les cours royales, elles recevaient des pièces d'or qu'elles cousaient sur leurs vêtements devenant alors des costumes de danse.
La richesse et le respect de ces danseuses suscitaient l'envie et la jalousie de femmes et hommes de régions lointaines, qui les imitaient pour danser dans des lieux peu fréquentables.
Au 19ème siècle, l'armée de Napoléon Bonaparte arrive en Egypte et ses soldats en quête d'exotisme se retrouvent dans ces lieux. On utilise alors pour la première fois l'expression de "danse du ventre" car seuls les mouvements du bassin, des hanches et du ventre parfois dénudé retiennent l'attention de ces hommes. Ces femmes venues de plusieurs pays (Ghawasi, peuple nomade) sont soumises à la prostitution.


Au début du 20ème siècle, la danse orientale connaît une évolution avec Badia Masabni, d'origine syro-libanaise, qui ouvre le "Casino-Opéra" au Caire, offrant des spectacles de qualité à un public mondain. La danse devient plus sophistiquée, plus raffinée, en utilisant un décor somptueux, un espace plus utilisé. Dans les années 30-40, l'arrivée de Samia Gamal et Tahia Carioca dans l'art cinématographique permet l'ascension de la danse orientale qui sera interprétée par des comédies musicales.
Samia Gamal introduit une danse plus expressive avec des codes chorégraphiques, des costumes prestigieux et le voile pour l'utilisation de l'espace.

Tahia Carioca par sa grâce, sa beauté, son tempérement volcanique, a acquis une immense popularité auprès du public arabe. Son style tout en lenteur et sa sensualité la démarquent. Elle introduit le style Sharqui et une certaine influence des rythmes tropicaux avec la Rumba.
Depuis cette période, des générations de danseuses se sont succédées : Nagwa Fouad, Soheir Zaki,Mona Saïd, Fifi Abdou, Dina, Randa Kamal
Plusieurs styles de danse
Le baladi : développé en Egypte au début du siècle, il exprime à la fois joie et nostalgie. Il est le reflet de l'âme égyptienne. Le bassin est enraciné, les mouvements des bras sont proches du buste et de la tête et expriment toute l'émotion et la passion de la danseuse.
Le sharki : style classique dansé dans les cours Ottomanes et bien avant, au 5ème et 6ème siècles. Le cinéma égyptien contribua à sa mise en lumière dans les années 1940-1950. Le sharki possède un caractère lyrique. Les mouvements sont amples et fluides, les arabesques très utilisées.
Le saïdi : folklore du sud égyptien, à l'origine pratiqué par les bergers de la Haute-Egypte, qui utilisaient lors de cette danse un bâton. Cette danse est un dérivé d'un art martial utilisant un lourd baton pour protéger les troupeaux des brigands et des bêtes sauvages. Les femmes ont repris cette danse en la parodiant et en remplaçant le bâton par une fine canne plus légère. Elles n'ont pas conservé l'esprit guerrier de la danse mais plutôt un côté malicieux. L'énergie est déployée vers l'extérieur par des mouvements de bassin puissants et précis.
Le shaabi : il est issu du "peuple" des petites villes et villages d'Egypte et il est dansé sur des musiques modernes et populaires avec des rythmes entrainants et rapides.
Et bien d'autres danses encore : Ghawazee, Melaya, Tabbla, ...
Les accessoires : le voile, les ailes d'Isis (voile plissé), la canne (Saïdi), melaya leff (grande étoffe séparée au milieu par une broderie et décorée de paillettes), les sagattes